Semaine 6 – Cordillère Blanche et aigles noirs

Depuis le début du voyage, on se fait régulièrement chambrer par les gens qu’on croise, qui nous demandent le programme des jours / semaines à venir, et à qui on répond généralement qu’on sait à peu près jusqu’à l’apéro, mais qu’après c’est pas encore décidé. C’est pas pour se la jouer cool, mais pour pouvoir se laisser tenter au rythme des rencontres, et le départ de Lima ne fit pas exception.

Forts de nos quelques jours partagés avec Luca, notre nouveau pote suisse, fraîchement parapentiste (voir Lima vue du ciel) et également fraîchement propriétaire d’une voiture rachetée à un américain, nous nous imaginions voyager quelques jours avec lui, direction le Sud du Pérou. « Ne manquez pas le Nord, très riche et peu connu » disaient les guides, « une autre fois peut-être » étions-nous tentés de répondre.

Mais l’administration péruvienne décida que l’immatriculation de sa voiture pouvait bien attendre une semaine de plus, et nous décidâmes donc à 18h de partir dans la nuit vers le nord du pays. Dans la nuit, car qui dit voyage un peu long, dit bus de nuit. Un Ouibus en moins déficitaire et plus ou moins confortable selon la dispo des billets.

Coup de chance, le premier trajet fut celui du confort maximum. Un bon équivalent question sièges d’une Business Class en avion, ce qui n’est pas négligeable quand on s’apprête à passer 10h de nuit, en bus, et sur des routes de montagne.

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Destination Huaraz, ville de plus de 150 000 habitants perchée à 3000m au pays des Quechuas. Les Quechuas ont 3 caractéristiques : ils parlent quechua, sont tous petits et se moquent de Brieuc et Luca (1m94 aussi). Il faut dire que dans les « collectivos », les minibus qui servent de transport collectifs, les 2 grandes perches sont pliés littéralement en deux (1m20 sous plafond) alors que les locales s’y tiennent bien droit, parfois même avec des talons.

Beaucoup de femmes, principalement les anciennes sont habillées de manière traditionnelle : un chapeau en feutre avec un ruban assorti plié en éventail dessus, une superposition de gilets et jupons multicolores en laine, et une écharpe aux rayures couleurs flash qui sert de sac de course ou de porte-enfant. On se demande comment elles ne meurent pas de chaud sous ces épaisseurs -nous sommes souvent en T-shirt- et elles se demandent comment les garçons peuvent être aussi grands. Bref, elles nous observent autant que nous les observons.

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Enfin on n’était pas à Huaraz pour la Fashion Week de la laine d’alpaga, mais parce que c’est le point de départ des randonnées dans la Cordillère Blanche, la chaîne de montagne tropicale la plus élevée au monde (6700 m à son point culminant). Le moindre haut de vallée dans le coin dépasse aisément les 5000m et n’importe quelle route avec un col vous fera passer à 4500m.

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Et pour randonner en altitude, il faut s’acclimater, c’est-à-dire marcher en altitude dans la journée, et redescendre dormir plus bas le soir. 3800m le premier jour, 4000m le 2e, 4400m le 3e -donc encore loin d’un sommet- et plusieurs découvertes :

  • L’acclimatation semble un peu difficile pour moi (Hélène). J’ai eu un bon mal de tête les 1ers et 3e jours. Un point à noter pour nos prochaines ascensions.

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  • Les randos furent l’occasion pour Brieuc de faire ses premiers « Hike and Fly » : je monte à pied, mais comme descendre à pied c’est pénible et ça fait mal aux genoux, autant le faire en volant. Avec une note à lui-même : « décoller à 13h à 4300m vent de travers dans une chaîne de haute montagne avec une mini-voile peut engendrer un déco sportif et un vol agité.

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  • La contrepartie de ne rien prévoir en détail, c’est aussi parfois s’apercevoir que la bonne saison pour la Cordillère Blanche, c’est la saison sèche Juillet-Août, et qu’en octobre, il pleut à torrents l’après-midi. L’Islande nous ayant donné une expérience suffisante en la matière, il n’était pas forcément utile de tester à nouveau l’étanchéité Décathlon. On a du temps, il y a des montagnes jusqu’en Patagonie et là-bas au moins ils ont le bon goût de respecter l’inversion des saisons, donc la haute altitude sera partie remise.

Direction donc la suite du nord du Pérou, avec un stop improbable dans le meilleur spot de surf du pays, une chute d’eau de 700m et d’interminables voyages en bus / minibus pour notre prochaine destination : la jungle amazonienne.

Alpaga
Alpaga – A pu lpaga

On aime – on aime pas

  • On aime toujours autant le hasard des rencontres et des petits événements qui nous font changer de trajet : comme Virginie, prof de yoga itinérante depuis 5 ans, un peu perchée et très sympa, qui nous explique que sa bonne mine vient de 15 jours passés dans la jungle, en canoë seule avec un guide dans une réserve naturelle en Amazonie. 10 minutes de partage qui achèvent de nous donner envie.
  • On aime se faire une fondue avec un helvète au Pérou.
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Celui qui perd son bout de pain va chez le coiffeur
  • On aime faire une journée de pause aussi sympa qu’inattendue entre deux bus de nuits dans une petite ville balnéaire – un spot de surf réputé. Grand soleil, bon swell, et ambiance détendue d’un jour férié (Toussaint) et même un bon match de foot avec les locaux pour Brieuc.
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Gulliver à Clairefontaine
  • On n’aime pas les 12h de mini-bus tassés à 19 dans la camionnette Toyota avec une musique assourdissante dans les oreilles. Les voyages forment la jeunesse et déforment la colonne vertébrale.
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Encore 11h de remix Techno et on y est
  • On aime la petite forteresse religieuse Inca de Kuelap perchée à 3000m sur un nid d’aigle, où les shamans lisaient l’avenir dans le reflet des étoiles.
    Le Machu Picchu du Nord du pays que l’on peut atteindre depuis un an avec un téléphérique POMA (cocorico). On n’a pas fait les mauviettes, on a quand même fait les 1200m de dénivelé à pied.
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C’est une bonne situation, ça, shaman ?

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Pascale dit :

    Une fondue en teeshirt…?, ça a quel goût?

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  2. Alexandre dit :

    J espère que tu as perdu le bout de pain dans la fondue brieuc 😉

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    1. bpenanster dit :

      Et bien non. De toutes façons tant que ça touche pas le plafond je vois pas le problème

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  3. Pierre dit :

    Et donc Brieuc t’as joué au foot à Pacasmayo…?!!

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    1. hlneetbrieuc dit :

      Si senor. T’as navigué dans le coin ?

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