Après nos aventures colombiennes, nous débarquons au Pérou, à Lima. Le pays est pour moi (Brieuc) un vieux rêve. J’avais en tête depuis fort longtemps une trilogie de pays montagnards qui me faisaient rêver. Après le Népal en 2011, et la Nouvelle-Zélande en 2013, c’est le dernier chapitre qui s’ouvre avec évidemment une certaine excitation.
Nouveau pays, mais toujours une mégapole, dans la continuité de Bogota. De Lima, la plupart des guides disent « bon si vraiment faut y passer un peu de temps, y’a 2-3 trucs à voir, mais sinon cassez-vous vite ». Faut dire que le tableau ne fait pas rêver : côté météo, en vertu d’un courant froid qui remonte le long de la Cordillère des Andes, il y fait 90% de l’année un temps nuageux, gris, humide et sans jamais de pluie. Côté ville, c’est donc un décor de en bord de mer mais entouré d’un désert – sans soleil – un peu poussiéreux avec plus de 9 millions d’habitants et quelques ruines incas ou monuments coloniaux par-ci par-là. Ca donne envie, non ?

Du coup on y est resté 1 semaine. Pas qu’on soit maso, c’est juste qu’on y était avec un objectif précis : qu’Hélène apprenne une bonne fois pour toutes le parapente. Car nous avons emporté dans nos sac à dos des ailes ultralights et compactes (2kg chacune + 300g pour la sellette) pour pouvoir se faire plaisir sur des sites partout autour du monde. Hélène avait déjà pratiqué un peu en France, et donc n’était pas complètement débutante, mais pas suffisamment autonome pour qu’on puisse voler sereins seuls. Et comme Lima et sa région sont de très bons spots de vol, avec des écoles 2 fois moins chères qu’en France, c’était l’occasion ou jamais. Enfin croyait-on.
Car pour pas cher, on a pas eu beaucoup : un moniteur quasi-mutique, dont l’objectif principal semblait être de terminer chaque séance le plus vite possible avec maximum 1 à 2 conseils utile par élève. Que les mères se rassurent, aucune mise en danger, mais une sensation de nigaud à qui on fait croire qu’on lui apprend à voler. Même si remonter les dunes en buggy, c’est moins fatiguant qu’au Pyla, on s’éloignait un peu de l’objectif de la semaine.


Heureusement, on a repéré sur le site principal de Lima un moniteur à l’évidence encore passionné, et qui a accepté de prendre le relais pour la suite. Et mieux que des mots, la semaine se raconte en image. Ne croyez pas au soleil sur les images, c’est photoshopé.
Petit aparté à destination des parapentistes avertis. Si vous n’en êtes pas un, faites un effort pour comprendre ou bien mettez-vous-y, sapristi !
Si vous trouvez que le biplace à Annecy ou à Chamonix, c’est une usine à touristes, je pense qu’on tient ici le niveau supérieur : les biplaceurs locaux, après une bonne négociation avec la mairie, ont obtenu de transformer un petit terrain de foot abandonné en un site de vol, ou plus exactement un « Parapuerto » comme ils l’ont appelé. Un petit aéroport avec :
- régulateur officiel pour les déco
- assistants salariés pour gérer les décos / attéros des bi + faire une mesure anémomètre toutes les 20 min avec annonce radio pour les pilotes en vol
- tente spéciale vidéo avec tout le matos de montage en direct
- tentes de repos montées et démontées tous les jours par les employés
- cabanon tout équipé pour vendre directement sur la promenade.
Le site est semi-privatisé (faut négocier pour y voler), mais surtout les gars se sont construit une rente : pour y travailler comme biplaceur, il faut racheter les parts d’un des 15 pilotes actuels, comme une charge de notaire !
Faut dire qu’étant idéalement situé au bord du parc où toute la ville fait sa balade de bord de mer, pas de navettes à faire et des vols de 10 min, c’est une véritable machine à cash, particulièrement le WE. Bonne ambiance malgré tout, tant qu’on touche pas au Grisbi.
Notre rencontre : Ocupa tu Calle
Dans cette mégalopole de 44 municipalités assez indépendantes où plus de 10% de la population n’a pas accès à l’eau courante et la revitalisation des petits espaces de quartier n’est pas forcément la priorité des élus.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer Lucia qui coordonne cette initiative qui nous a plu : comment améliorer la qualité de la vie des habitants en revitalisant les « dents creuses » de la ville.
L’idée c’est d’identifier des lieux publics non aménagés et non utilisés (terrains vagues, parkings, places, …) et d’organiser un événements participatifs, à petite échelle, avec les habitants et les associations locales pour créer un espace agréable. Depuis fin 2014, les initiatives se sont multipliées à Lima et dans d’autres villes et Ocupa tu Calle travaille à faciliter leur duplication et à influer les politiques publiques.
Pour les hispanophones, un courte vidéo présente leurs actions en images
On aime / On aime pas :
On aime se faire des potes. Chez Hélène, c’est une seconde nature, au point qu’on parvient parfois difficilement à tenir notre maigre planning : il y a toujours une rencontre du jour avec laquelle faut aller boire une bière. Cette semaine, c’était en particulier Jesse (allemand) et Luca (suisse) avec lesquels on pourrait peut-être faire un petit bout de chemin plus tard dans le voyage.
On aime toujours autant découvrir un pays avec les yeux des locaux. Cette semaine, c’était avec Clémence (bi-nationale) et Rafael (Merci Dona). Une introduction géniale pour la suite du parcours péruvien.

On aime quand le (bon) moniteur salue le feeling naturel d’Hélène avec l’aile au sol. Spéciale Dédicace à Ride & Cow, témoins des premiers gonflages à la Dune du Pyla.
On n’aime pas cette météo grise et opaque. On était prévenus, et on n’a pas été déçus. Si vous avez aimé la pluie en Islande, prenez-vite votre billet pour Lima !
On aime garder notre habitude du yoga matinal. On s’est même équipés de matelas en quittant la Colombie. Combien de temps va-t-on tenir ? Les paris sont ouverts…
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